Sobriquets Du sultan
de Bruni à Flanby
Par PASCALE NIVELLE
Se faire un surnom en politique, comme avoir sa marionnette chez les
Guignols de l’info, est une consécration meurtrière
pour l’ego. La «vachitude» et la multitude des sobriquets
sont un signe de popularité. «Zapatera», «la
Madone des sondages», alias «la Béate du Poitou»,
«Evita Péronnelle», «la Dame aux caméras»
(attribué à Laurent Fabius)… Bref «Sa Royalitude»
en collectionnait une cinquantaine au temps de sa splendeur. Le filon
s’est tari après 2007, quand «Dame Tartine»
(Jean-Marie Le Pen), «l’Amélie Poulain de la politique
française» (Pierre Lellouche), s’est effacée
derrière les «Courage Fillon», «Copé-collé»,
«Porsche tranquille» et autre «Calamity MAM».
L’affaire des surnoms est moins anecdotique qu’elle n’y
paraît. «Le choix ne doit rien au hasard, affirme la linguiste
et sémiologue Marie Terps, cette pratique est révélatrice
de notre besoin de ramener ceux que nous avons placés sur le
piédestal de la célébrité dans la sphère
des gens comme tout le monde.» Meilleurs copains, collègues,
journalistes, internautes, n’importe qui peut accrocher un surnom
au cou du «peopolitique».
Actuellement sont en compétition : «Bayroudoudou»
(Lou Ravi, Dumbo…), «Eva la Rouge» (Eva gagner,
Eva dans le mur, l’omelette norvégienne…), «Maolenchon»
(Méluche, Méchant con, Chávez de l’Essonne…),
«la Marine» (La Pen, Casimir), «Flanby» (le
Culbuto, Guimauve le Conquérant, Monsieur Normal), et «Sarko
Ier» (Tsarkozy, Berluscozy, Naboléon, Caniche de Bush,
Teckel de Merkel, Sultan de Bruni, Million Dollar Man, Lapin Duracell,
et on en passe).
Sur la touche s’agitent «Bordeloo», «Christine
Lagaffe», «Montebourde», et «Douste blabla»
qui fait son retour chez «Lou Bayrou».